samedi 20 juin 2020

Journée mondiale des réfugiés: Autonomy RDC lance une sonnette d’alarme pour la situation des enfants se trouvant dans les camps des déplacés en ITURI et à MASISI




Journée mondiale   des réfugiés : Plus de 200.000 personnes, dont la majorité sont des enfants, ont fui l'intensification de la violence dans la province de l'Ituri  depuis le début de l'année, prévient aujourd’hui Autonomy RDC.

Cette situation exerce une pression supplémentaire sur les services humanitaires déjà surchargés dans l'une des régions du pays les plus pauvres, les plus insécurisées et les plus touchées par les maladies.

Depuis la fin de l'année dernière, près de 200.000 personnes ont fui les territoires de Djugu, Mahagi et Irumu et ont trouvé refuge au sein des communautés d'accueil et des sites de déplacement extrêmement surpeuplés à Bunia, la capitale de la province de l’Ituri, et dans ses environs.

La situation humanitaire dans la région de Djugu est particulièrement précaire car 70% des travailleurs humanitaires ont dû suspendre leurs opérations en raison de la détérioration du contexte sécuritaire.

Environ 25 000 personnes nouvellement déplacées qui se sont rendues dans des camps de déplacés ont des difficultés à accéder à l'eau potable et aux installations sanitaires. Même avant ce nouvel afflux, les personnes déplacées n’avaient accès qu'à cinq litres d'eau par jour - bien en dessous du minimum quotidien recommandé. 

L'escalade de la violence a détruit 22 établissements de santé dans la province, détruisant d'importants stocks de vaccins et des éléments de la chaîne du froid. Plus de 160 écoles ont été endommagées ou pillées.

Le manque d'accès à un abri, à la nutrition, à la santé et à l'éducation rend les enfants particulièrement vulnérables aux abus, à la violence et à l'exploitation. Rien qu'entre avril et mai, l'UNICEF a reçu plus de 100 allégations de graves violations des droits de l'enfant, telles que des viols, des meurtres et des mutilations et des attaques contre des écoles et des centres de santé.

 La situation sécuritaire en Ituri se détériore.
Selon Magnifique Bisimwa, Directeur Gerant d'Autonomy RDC. « Le gouvernement Congolais doit agir rapidement pour éviter une crise qui déracinerait et mettrait en danger encore plus d'enfants », a-t-il souligné. 


Pour sa part, la Directrice Dénérale  d'Autonomy RDC depuis Suède,Madame Julia MALOMBO, fait  remarquer qu'en République démocratique du Congo, au moins 200.000 personnes déplacées vivent dans de mauvaises conditions, en insécurité, et soumises à des exactions de tout genre, selon le dernier rapport du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) intitulé « Masisi sous haute tension ».

Selon elle, « Depuis plusieurs années, le Territoire de Masisi (Province du Nord-Kivu) est affecté par la forte présence de plusieurs groupes armés, ayant tous des liens communautaires », indique l’OCHA dans son rapport, ajoutant que « les affrontements entre ces différents groupes, les opérations militaires et les conflits fonciers entre agriculteurs et éleveurs entraînent des déplacements récurrents de population ».

Le rapport signale que près de 1.600 civils ont été victimes des violences au cours des six premiers mois de l’année, dont 577 civils qui auraient perdu la vie.

Environ 20% des 220.000 personnes déplacées enregistrées au 25 mai dernier vivent dans des sites de déplacés, et les autres 80 % dans des sites spontanés ou chez des familles d’accueil.
 
« Ce climat d’insécurité se traduit en une série interminable d’incidents, abus et autres tracasseries sur les civils », a déploré la Coordination humanitaire d'Autonomy RDC.

« Les taxes et barrières illégales, les arrestations arbitraires, enlèvements, viols, meurtres font partie du vécu quotidien des communautés », peut on lire dans le même rapport.

Sur le plan sanitaire, ce territoire est aussi confronté au problème du choléra. Près de 82 cas ont été signalés depuis le début de l’année, alors que le plus grand nombre de cas est normalement enregistré durant la saison sèche, entre les mois de juin et août, en raison de la pénurie d’eau.
  
A cet effet, Autonomy RDC recommande notamment aux autorités compétentes de renforcer la protection des civils à travers des mesures efficaces pour permettre aux humanitaires d’accéder à cette zone, et d'y créer des bases logistiques en vue faciliter la mise en place d’une réponse rapide ainsi qu’un suivi de proximité de la situation.
                                                                                                       Direction de communication

                                                                                                                Jules Ninda